L’évaluation des politiques publiques est une « discipline » délicate à situer dans le paysage du management public. Routinisée dans certains pays où elle dispose de références professionnelles, elle est moins fermement identifiée dans d’autres. Dans les deux cas cependant, elle s’insère dans une famille d’activités qui traitent d’information évaluative. Le contrôle de gestion est une discipline voisine. On comprend mieux la cohérence de l’évaluation de politiques publiques en remontant à ses sources intellectuelles. Historiquement, la première est la forme d’expérimentalisme développée par Donald Campbell, dont il reste dans l’évaluation pratiquée aujourd’hui comme une nostalgie scientiste. Mais le management public, et en particulier sa version dite « nouvelle gestion publique » constituent le milieu d’accueil de la discipline. Comme le management, l’évaluation allie un « état-de-l’art » transnational à des pratiques nationales diversifiées.
SOMMAIRE
Introduction
1. Évaluation des politiques publiques : une définition impossible en sociologie ?
2. Ingénierie sociale et management public
2.1. Une ingénierie sociale éloignée de la causalité complexe de la politique
2.2. Management public, policy analysis, vers une vision plus réaliste et pluraliste
2.3. Le New Public Management et les politiques fondées sur les preuves (evidence-based)
3. Les références de la pratique actuelle des évaluateurs en Europe et aux États‑Unis
3.1. Un état de l’art décontextualisé et des pratiques nationales diversifiées
3.2. Les cas de la France, de l’Italie et de l’Irlande : illustrations
3.3. Le rôle des cultures politiques
Conclusion