Le renouveau récent des pratiques académiques d’évaluation des politiques publiques en France s’est accompagné d’une forte valorisation des méthodes quantitatives, notamment expérimentales et quasi-expérimentales. Cette situation invite à revenir sur les fondements des méthodes qualitatives en sciences sociales et sur l’histoire de leurs usages en évaluation sur le plan international, pour identifier la place qu’elles pourraient occuper dans cette démarche en France. Nous revenons sur les implications, pour le champ de l’évaluation, de trois caractéristiques idéal typiques des approches qualitatives : l’attention au sens assigné à l’action, la mise en lumière de processus, et la place de l’induction. Nous montrons que ces approches gagnent à être mobilisées dans l’étude de toutes les séquences des politiques publiques qui sont classiquement l’objet de l’évaluation. A la lumière des débats sur le positionnement épistémologique des méthodes qualitatives et sur les démarches participatives, nous insistons sur l’intérêt d’ancrer l’évaluation qualitative dans une démarche systématique de production scientifique