L’article examine les conditions nécessaires pour que le bien être puisse être un critère d’évaluation de l’action publique et interroge, en conséquence, les enjeux politiques, techniques et méthodologiques liés à l’adoption d’une telle perspective. Ces enjeux sont analysés à partir de deux questionnements qui portent, d’une part, sur la mesure du bien être et, de l’autre, sur son opérationnalisation, soit le passage d’une démarche socio économique à l’action politique. La première partie aborde les méthodes quantitatives et participatives en matière de construction d’indicateurs de bien être en s’appuyant sur deux terrains d’expérimentation : la région wallonne et la communauté d’agglomération de Grenoble Alpes métropole. La seconde partie s’interroge sur l’usage que les institutions et les politiques peuvent faire de cette mesure. Est il possible d’opérationnaliser la définition et même la mesure du bien être ? L’article, loin de prétendre à la construction généralisée de nouveaux critères d’évaluation, montre simplement que des pistes existent, toutes expérimentales mais fructueuses, mais aussi que les embûches restent nombreuses, méthodologiques, politiques, idéologiques…
SOMMAIRE
Les enjeux de la mesure du bien être : une posture intellectuelle et des méthodes
Contextes institutionnels et politiques et démarches concertées de création d’indicateurs
Mesurer le bien être territorial : une démarche participative d’élaboration d’indicateurs de bien être en Wallonie
Un ordre de mobilisation des méthodes qui diffère : l’entrée par l’enquête quantitative dans l’expérience grenobloise
Éléments d’une posture intellectuelle commune
Opérationnaliser le bien être : les conditions du passage d’une démarche socio économique à l’action politique
La production de données nouvelles : entre nécessité et contraintes
Le passage à l’action : un pas jamais franchi ?
La politique publique se préoccupe du bien être de chacun : alibi ou montée en charge d’une préoccupation centrale ?