Dans cet ouvrage collectif, les auteurs abordent le fait que la démonstration du bienfondé d’une activité ou d’un dispositif ne se satisfait pas de la seule comptabilisation des activités en termes d’efficacité, d’efficience et de cohérence. La preuve doit être faite que les actions conduites rendent compte d’une «plus-value sociale».
L’utilité sociale est qualifiée de différents points de vue : notion historiquement située, transdisciplinaire, renvoyant à des catégories d’usage peu stabilisées du point de vue scientifique et empirique et ontologiquement liée à la question des parties prenantes.
Elle renvoie à un champ de valeurs qui sous-tend les projets d’établissement, les programmes, dispositifs et actions. Parmi ces valeurs, la solidarité, le bien-être individuel et social, le lien social, les biens publics ou biens collectifs, le bien commun, les biens de l’humanité, la cohésion sociale et la reconnaissance, doivent être contextualisés et redéfinis en permanence.
On peut s’étonner qu’une association professionnelle comme la Société Française d’Evaluation organisée autour d’un objet souvent perçu comme technocratique, à savoir l’évaluation des politiques publiques, puisse s’intéresser à l’utilité sociale de ces dites politiques ou actions publiques. Il est vrai que l’utilité sociale ne constitue pas un critère habituellement mobilisé par les évaluateurs : ils préfèrent parler de mesure d’impact ou d’efficacité, d’intérêt général ou d’utilité collective.
Le registre de l’utilité sociale est envisagé ici comme une dimension évaluative des politiques publiques.