La thématique de l’évaluation des politiques publiques occupe une bonne place depuis les années 1980 sur l’agenda de recherche comme sur l’agenda politique. Une telle observation est pourtant paradoxale, dans la mesure où tout le monde s’accorde sur le fait que la situation française est marquée par une institutionnalisation difficile de l’évaluation des politiques publiques qui fait de cette dernière une activité faiblement identifiée, insuffisamment systématisée et dont les résultats sont généralement sous-utilisés [1]. Le bilan des dernières années, en dépit d’un affichage ambitieux allant de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) à la Modernisation de l’action publique (MAP), est plutôt mitigé, en tout cas « pas à la hauteur des ambitions », comme le notent des observateurs attentifs.
SOMMAIRE
L’évaluation de l’action publique au prisme des sciences sociales : les leçons de l’analyse des politiques publiques
Action publique versus politique publique
Les conséquences comme mesure de l’efficacité : résultats versus réalisations
L’analyse des politiques publiques comme antidote à la technocratie
Les chantiers de l’évaluation : quelle place pour les sciences sociales ?
Gérer le désajustement entre administration et politique publique : évaluation de politique versus contrôle de gestion
L’évaluation des politiques publiques : un discours de la méthode ?
L’évaluation des politiques publiques entre succès d’estime et faible appropriation
Conclusion : refonder la démocratie, à la recherche du bon gouvernement