En faisant basculer les politiques de l’État dans une logique de programme et de gestion par la performance, la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 créerait les conditions d’un renouveau évaluatif, mettant fin aux errements de l’évaluation des politiques publiques des années 1990. L’entrée en application du texte organique est trop récente pour évaluer précisément ses effets en la matière. L’examen de la politique de la ville et de son évaluation conduit néanmoins à s’interroger sur la validité des discours néomanagériaux en vogue actuellement, qui présentent le passage à une logique de programme comme une avancée décisive pour l’évaluation et, au-delà, pour la performance publique. Non seulement parce qu’il ne suffit pas de créer les conditions de l’évaluabilité d’un programme pour que celui-ci soit évalué, mais aussi parce que les transformations institutionnelles conduites à cette fin s’avèrent fort peu favorables à l’émergence d’un débat pluraliste.
SOMMAIRE
Retour sur vingt-cinq ans d’évaluation de la politique de la ville
Une pratique expérimentale
Systématisation de l’évaluation : les contrats de ville
L’évaluation en échec ?
L’évaluation du Programme national de rénovation urbaine (PNRU)
Des avancées sensibles sur le plan cognitif
Le PNRU sera-t-il évalué ?
Des politiques publiques aux programmes : l’évaluation sauvée par la LOLF ?
Une « révolution budgétaire »
LOLF et évaluation
Le cas du PNRU