L’analyse des travaux d’évaluation du RMI permet de distinguer deux approches principales. La première, pluraliste dans ses objectifs et ses méthodes, s’étend des travaux de la commission nationale d’évaluation jusqu’au milieu des années 90. En dépit de ses apports réels concernant la connaissance des phénomènes de pauvreté, cette approche a eu peu d’incidences pratiques. La seconde conception qui se développe à partir du milieu des années 90 est liée aux préoccupations financières engendrées par l’augmentation importante du nombre de bénéficiaires. En privilégiant des indicateurs simples d’efficacité et des méthodes issues de l’économétrie, elle apparaît plus restrictive dans ses investigations. Cependant, ses préconisations opérationnelles en termes d’action publique ont contribué à modifier le dispositif initial, en esquivant la question centrale de la pluralité de ses fonctions.