En France, en Europe, partout dans le monde, les conditions d’exercice de la démocratie sont en débat. Forums sociaux, budgets participatifs, conférences de citoyens, les formes de « participation citoyenne » à l’action publique se multiplient comme pour répondre à la crise de représentativité qui affecte toutes les institutions : pouvoirs publics et élus, mais aussi syndicats, associations et corps intermédiaires.
Ces initiatives nombreuses de débats publics et l’engouement pour la « démocratie participative » interpellent des pratiques évaluatives déjà percutées par le développement d’une gestion publique toujours plus centrée « sur les résultats » et même « sur les performances ».
L’évaluation des actions et politiques publiques se trouve dès lors prise en tension entre les contraintes d’un meilleur management public et les aspirations à une authentique intervention citoyenne.
« A qui et à quoi sert l’évaluation ? ». C’est à cette question qu’ont été consacrées les Septièmes Journées de l’Evaluation, organisées par la Société Française de l’Evaluation (SFE) en association avec la Société Suisse d’Evaluation (SEVAL), dont cet ouvrage est issu. Question difficile, voire dérangeante si l’on considère toutes les « parties prenantes », citoyens, élus, experts, mais aussi administrations, associations, médias…
L’ouvrage la traite dans la perspective d’une démarche pluraliste d’évaluation, explicitée en trois temps forts mettant successivement le projecteur sur : le jeu complexe entre acteurs, la relation cruciale experts-commanditaires, l’intervention nouvelle des citoyens. De nombreuses expériences sont présentées, dans des domaines les plus variés, en France, en Suisse ou ailleurs. Ainsi, les apports de l’évaluation pourront-ils être de nature à renforcer la vie démocratique et à contribuer à une prise de décision publique mieux éclairée.