Cet article donne à voir le rapport entretenu entre l’évaluation et la mesure dans le champ éducatif. Les questions qui sont posées sont susceptibles d’alimenter le débat sur l’évaluation dans le champ de l’administration au delà du seul champ éducatif. Dans un premier temps, l’article rappelle l’origine de la mesure en éducation avec les études docimologiques qui ont montré l’importance des compétences, à savoir « bien évaluer » les apprentissages des élèves. La mesure est alors considérée comme le modèle de référence. L’article présente ensuite un ensemble d’arguments qui ont mis en question cette conception, notamment en soulignant la nécessaire distinction à établir entre l’évaluation et la mesure. Ce faisant, l’article esquisse quelques grandes lignes de l’élargissement des cadres théoriques pour penser l’évaluation, la mesure devenant un instrument possible parmi d’autres. Afin d’illustrer cet élargissement, l’article termine en exposant un modèle qui appréhende l’évaluation comme une pratique sociale et épistémique, à travers notamment le jugement professionnel et les dimensions collaboratives de l’évaluation située. N’excluant pas la mesure, il vise à intégrer les caractéristiques associées à une évaluation à la fois au service des individus et de l’intervention sociale.
SOMMAIRE
Nécessite d’un cadre théorique pour penser l’évaluation scolaire : au depart, le modèle de la mesure
Préoccupation à propos de la qualité des notes scolaires
À la recherche d’un « art de bien évaluer »
Mise en question de la mesure comme cadre (unique) de référence pour penser l’évaluation
La mesure n’est pas l’évaluation
Pourquoi tant de résistances envers la mesure ?
Élargissement des cadres théoriques pour penser l’évaluation : l’exemple du modèle du jugement professionnel situé en évaluation dans une perspective culturelle et collaborative
Jugement professionnel en évaluation
Penser l’évaluation aussi dans une approche culturelle et collaborative