Depuis une vingtaine d’années, l’évaluation des politiques publiques se développe en France, aussi bien dans les institutions de l’État central que dans les collectivités territoriales. Cette diffusion laisse entrevoir la spécialisation d’acteurs publics et privés ainsi que la formation d’un milieu professionnel qui défend ses intérêts. Dans cette perspective, une association, la Société Française de l’Évaluation (SFE), joue un rôle particulier dans la professionnalisation des acteurs et la formation d’un espace social de savoirs.
SOMMAIRE
Introduction
1. De Rome à Marseille : genèse et affirmation d’une association d’acteurs de l’évaluation des politiques publiques
1.1. La cristallisation d’un noyau de « militants »
Une multiplication de scènes informelles de rencontre
Le congrès de la Société Européenne d’Évaluation comme catalyseur
Des premiers entrepreneurs de cause : évaluation et démocratie
1.2. La SFE, un lieu de rassemblement des acteurs de l’évaluation en France ? Habits d’une société savante et difficultés d’une représentation « globale »
2. Production de connaissances et tentatives de régulation du champ
2.1. La mise en place de « rites évaluatifs »
Des espaces de socialisation et d’interaction
Un maillage par des micro-scènes associatives
2.2. L’élaboration de normes pour organiser le champ
La charte de l’évaluation des politiques publiques comme doctrine
Des tentatives avortées de délimitation du métier : la labellisation en question
2.3. Une promotion de l’évaluation dans l’espace public
Un positionnement plus affirmé dans le champ politico‑administratif ?
Un travail de conversion à la « culture » de l’évaluation
Conclusion