Trois constats ressortent d’une récente enquête en ligne à la fois quantitative (89 collectivités de plus de 40000 habitants) et qualitative (11 monographies) réalisée pour le compte du CNFPT : la trajectoire des pratiques évaluatives est incertaine ; les objectifs des évaluations sont plus techniques que politiques, avec des élus trouvant difficilement leur place et des usagers faisant irruption dans le processus ; l’utilité est multiforme, les stratégies très pragmatiques mises en œuvre visant en définitive plus l’accompagnement que le jugement. Trente ans après son introduction progressive, sommes-nous à l’orée d’une nouvelle étape pour l’évaluation dans les collectivités territoriales ?
SOMMAIRE
Le choix d’une démarche d’enquête quantitative et qualitative
Une trajectoire incertaine
Dans la majorité des collectivités, la fonction évaluation est récente, voire pas encore créée
Les éléments qui accélèrent les pratiques évaluatives sont aussi ceux qui les freinent et la pérennité de la fonction évaluation n’est jamais acquise
L’évaluation des politiques publiques n’est jamais une priorité en soi et reste difficile à penser
Une visée plus technique que politique
Une technicité à la fois valorisée et enfermante
Les élus trouvent difficilement leur place dans le processus évaluatif
La communication des résultats, un enjeu considéré comme majeur, mais très peu travaillé
L’implication restreinte des usagers et des citoyens au-delà même de la communication
Une utilité multiforme
Les multiples fonctions des pratiques évaluatives
Les services évaluation mettent en place des stratégies pragmatiques
Les collectivités sont opportunistes dans leur usage de l’évaluation et les plus avancées parient sur une évaluation qui accompagne plus qu’elle ne juge