Cet article compare le degré d’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques dans dix-huit démocraties. Trois catégories de pays sont ainsi identifiées (pionniers, intermédiaires et retardataires). Afin d’interpréter ces différences, six facteurs explicatifs sont discutés : la pratique de la Nouvelle Gestion Publique, le niveau des déficits budgétaires, les pressions externes, le type majoritaire ou consensuel ainsi que la structure fédéraliste ou unitaire du régime démocratique et l’indépendance de la Cour des comptes. Si chacune de ces hypothèses semble plausible pour comprendre la situation de l’évaluation dans un pays donné, force est de constater qu’aucune ne résiste à une analyse portant sur l’ensemble des systèmes politiques retenus ici. En conclusion, une étude approfondie du rôle des réformateurs du secteur public s’avère indispensable.
SOMMAIRE
Évaluer les réformes, réformer par l’évaluation
Institutionnaliser l’évaluation des politiques publiques
L’institutionnalisation en débat
Mesurer le degré d’institutionnalisation
Positionnement et typologie de dix-huit pays
Conditions d’une institutionnalisation de l’évaluation
Nouvelle Gestion Publique : un frein à l’évaluation ?
Déficits budgétaires : évaluer pour mieux couper ?
Contraintes extérieures : de l’obligation réglementaire à l’initiative propre ?
Régime démocratique majoritaire : l’évaluation comme levier de l’opposition ?
Indépendance des organes de contrôle : évaluation comme nouvel outil ?
Structure fédéraliste : le laboratoire de l’évaluation ?
Résultats empiriques
Perspective : identifier les réformateurs du secteur public