Quel regard poser sur les politiques ou les programmes publics ?
Pourquoi et comment en préciser les objectifs ?
Pourquoi et comment en mesurer les effets ?
Quels sont les effets de telles démarches sur les comportements des acteurs?
Peut-on comparer les performances de politiques ou de programmes similaires conduits dans des contextes différents ?
Le décideur public doit affronter des problématiques de plus en plus complexes : » durabilité » de notre modèle de développement mise en question, compétitivité de notre économie insuffisante, développement régional inégal, avenir de la sécurité sociale, pauvreté croissante dans certaines zones, qualité de la gouvernance parfois mise en question, etc…
Pour faire face à de tels défis, les différents niveaux de pouvoir ont mis en place des politiques et des programmes. Ces politiques sont sujettes aux interprétations les plus diverses de la part de citoyens composant des sociétés culturellement de moins en moins homogènes.
L’évaluation ex-post de ces politiques et programmes publics est de plus en plus pratiquée, mais le regard que l’évaluateur porte à posteriori surprend souvent les acteurs. Ils s’occupaient des ressources, on leur demande des comptes sur les impacts. Quels impacts ? Par rapport à quels objectifs ?
L’état décentralise, privatise, s’intègre dans des structures régionales telles que l’Union Européenne. Celui qui décide n’est plus celui qui finance, celui qui finance n’est plus celui qui agit. C’est par contrat que se lient les acteurs chargés d’exécuter ces politiques.
Tout cela implique que l’on soit plus clair, que dès la conception de ces politiques, on en définisse plus précisément les objectifs et la manière d’en mesurer les performances. C’est ici qu’interviennent les indicateurs.
L’indicateur indique dans les deux sens du terme : il oriente et il révèle.
Choisir les indicateurs de suivi d’une politique, c’est définir l’éclairage auquel on va la soumettre pour la juger. Or nous savons que les acteurs de cette politique vont ajuster leurs comportements en fonction de l’origine de la lumière à laquelle ils sont exposés. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils se focalisent sur la gestion des ressources tant que les effets restent dans la pénombre.
Comment ne pas penser au tournesol ? Le phototropisme des acteurs, largement documenté dans le secteur privé, a des conséquences majeures sur l’orientation de la mise oeuvre de la politique concernée. Quels risques ? Quelles opportunités? Comment les exploiter ?
L’indicateur révèle également. Il apporte une information qu’il faut utiliser avec prudence. Quel jugement porter sur cette base ? Quelle est sa fiabilité ?
Par rapport à quoi apprécier ? Par rapport au discours politique initial ? Au discours actuel ? Par rapport à une quelconque norme plus ou moins acceptée ? Par rapport aux performances de politiques comparables conduites ailleurs ?
Quelles conséquences pour celles et ceux qui conçoivent et mettent en ?uvre ces politiques ?
Indicateurs et politiques publiques: l’enjeu est donc considérable.
Un certain nombre d’institutions publiques et de nombreuses entreprises ont accumulé une expérience importante en la matière. D’autres s’y sont lancées plus récemment. La Société Wallonne d’évaluation et de Prospective et la Société Française d’évaluation, plateformes d’échanges entre celles et ceux qui se soucient d’améliorer la gouvernance publique, notamment par le recours plus systématique à ces deux disciplines, se devaient d’attirer l’attention sur cet enjeu.
Lieu : l’ International Auditorium, Bd du Roi Albert II, 5 ? 1000 Bruxelles (près des tours Belgacom et de la gare du Nord).
Lien : www.la-swep.be
Programme et inscription
Date de parution : 2007-01-30